Depuis  2025, le stationnement est payant dans toute la ville de Lille. Une décision avec un fort impact financier pour les étudiants automobilistes. Nous avons rencontré Enzo et Zakary, 2 étudiants directement touchés par cette réforme.

De nombreux étudiants lillois se déplacent en voiture. En parallèle, la ville de Lille tente de réduire le nombre de véhicules dans les rues et de favoriser les alternatives telles que le V‘lille ou les transports en commun  mis à la disposition des habitants à travers le réseau Ilevia.

Zakary, étudiant à l’Université catholique de Lille, privilégie la voiture car elle facilite ses déplacements : « Pour moi, ma voiture est un besoin plus qu’un luxe. J’habite dans la métropole valenciennoise. Pour me rendre chaque matin à l’université, le plus optimal pour moi, c’est la voiture».

« J’ai l’impression d’être un dommage collatéral »

Comme beaucoup d’étudiants de la région, Zakary envisage de délaisser la voiture, non par choix mais plutôt pour des questions de logistique et en raison des grosses dépenses qu’une voiture implique : « j’ai l’impression d’avoir été pénalisé, cette idée de stationnement payant ne prend pas en compte le niveau de vie des étudiants. 25 à 35 euros le forfait de 5 h, c’est fou ! J’ai comme le sentiment d’être un dommage collatéral. »

Que penser des autres moyens de se déplacer dans la région ? Enzo, étudiant à Lille et résidant à Camphin-en-Carembault nous en parle : « Certes, il y a des trains, des métros ou encore des bus. Mais très honnêtement, on peut se questionner sur leur fiabilité, surtout ces derniers temps. Avant d’avoir ma voiture, j’avais plus d’une heure de transport, sans compter les retards, les grèves, les nombreux incidents et dysfonctionnements qui surviennent de manière trop fréquente. »

« Cela peut devenir compliqué financièrement. »

En France, les coûts générés par la voiture – achat, entretien, carburant- grimpent en flèche. La généralisation du stationnement payant dans la métropole lilloise n’arrange pas les affaires des automobilistes, en particulier celles les étudiants. Ils sont nombreux à avoir des difficultés financières. Enzo nous en parle : « Personnellement, j’habite chez mes parents et ça me facilite grandement la vie.  Mais c’est moi qui paie les frais liés à mon parcours universitaire. Ajoutez à cela l’assurance de mon véhicule, l’essence, le stationnement, les potentielles amendes… Cela peut vite devenir  compliqué  financièrement. »

Les fameuses amendes ! II faut avouer qu’elles sont parfois inévitables, vu le manque de places de stationnement et l’agencement des rues de la ville, qui privilégie la circulation piétonne. Sans parler du temps passé dans la voiture : bouchons, nombreux feux qui font perdre trop de temps, recherche d’une place de stationnement …

« Ils pourraient faire des tarifs préférentiels pour les étudiants. »

Pour résoudre ces problématiques, on a demandé à Zakary et Enzo s’ils avaient des solutions à proposer pour arranger les choses.  Enzo a sa petite idée : « Quitte à rendre tous les emplacements payants, ils pourraient faire des tarifs préférentiels pour les étudiants, par exemple en nous procurant une carte qu’on mettrait sur notre pare-brise, une peu comme les disques de stationnement. ».

Pour Zakary, le raisonnement est différent : « De toutes les manières, on est bien conscients que s’ils ont mis en place le stationnement payant dans toute la ville, c’est pour limiter au maximum la circulation en voiture. Cela m’étonnerait donc qu’il soit possible d’obtenir des évolutions qui aillent dans le sens des automobilistes. Par contre, concernant les alternatives et en particulier les transports en commun, la région pourrait au moins faire en sorte qu’on ait confiance dans ces modes de déplacements. Parce que d’accord pour réduire la pollution en réduisant la circulation routière. C’est logique. Mais si l’on n’est pas certain de pouvoir utiliser le réseau de transports en commun de manière optimale, là, il y a un sérieux problème. »

Bien sûr, nos deux étudiants en sont conscients, les mesures prises par la mairie lilloise sur le stationnement et la circulation en ville  sont dans l’ère du temps, On privilégie un mode de vie moins polluant. Mais elles entraînent des dommages collatéraux sur le court terme, Zakary et Enzo sont là pour en témoigner. Peut-être serait-il souhaitable de mieux prendre en compte les besoins et les avis de chacun ?